Agroécologie | Transformer des plantes polluées de station d’épuration en purin valorisable

24 juillet 2025

Les plantes polluées issues de stations d’épuration (filtres plantés de roseaux et d’orties) sont considérées comme un déchet sans valeur. Mais ça pourrait bien changer ! Nous avons en effet montré qu’elles peuvent être valorisées sous forme de purin. Nous avons identifié dans ces purins un consortium microbien capable de dégrader jusqu’à 95% des polluants organiques persistants et de produire des molécules biostimulantes et phytoprotectrices pour les cultures. Ces purins se révèlent donc être une nouvelle alternative à l’utilisation de pesticides, un espoir pour l’agroécologie.

Pour en savoir plus, lisez l’actualité scientifique sur le site CNRS Ecologie & Environnement :
https://www.inee.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la-reutilisation-de-plantes-polluees-une-solution-innovante-en-agroecologie

Comment ça marche ?

La production de purin à partir de roseaux et d’orties pollués venant de station d’épuration végétalisée. Une analyse multiomique, métabolomique et métagénomique a montré la mise en place d’un consortium microbien (bactérie et champignon) dans les purins. Ces microbes des purins sont capables d’éliminer de 87% à 95% des micropolluants qui étaient initialement présent dans les plantes. Ces microbes se caractérisent notamment par une activité cellulolytique qui leur permet de décomposer la paroi des végétaux et d’accéder aux micropolluants stockés afin de les dégrader. Enfin le test de ces purins sur des plans de tomates a montré que ces purins ont un fort pouvoir biostimulant et phytoprotecteur ouvrant une nouvelle voie alternative à l’utilisation de pesticides en direction d’une agriculture plus raisonnée.

Référence de la publication
Butcher, J., Villette, C., Zumsteg, J., Maurer, L., Barchietto, T., Rigo, R., Floch, K., Cseh, A., Buchet, S., Stintzi, A., & Heintz, D. (2025). Microbial bioremediation of persistent organic pollutants in plant tissues provides crop growth promoting liquid fertilizerNature Communications16(1). Publié le 1er Juillet 2025.