Un neutrino venu du cosmos : Strasbourg acteur d’une première mondiale

12 février 2025

La collaboration KM3NeT vient de confirmer l’observation par ses gigantesques télescopes sous-marins d’un neutrino venu des confins de l’Univers et dont l’énergie dépasse de très loin tout ce que nous connaissons. Cette détection de la particule la plus énergétique jamais observée ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension des phénomènes énergétiques extrêmes de l’Univers et l’origine des rayons cosmiques.

L’IPHC contribue techniquement au projet à travers la production des Modules Optiques Digitaux (DOM), pièces maîtresses des télescopes à neutrinos sous-marins de KM3NeT. Nous avons développé un savoir-faire technique de pointe et des outils dédiés, qui nous ont permis de produire depuis 2018 de façon ininterrompue ces modules, demandant près d’une semaine d’opérations de précision chacun. Assemblés entre eux, ces DOM forment le lignes de détection des télescopes de KM3NeT.

A l’aide de gigantesques télescopes à neutrinos sous-marins installés au fond de la mer Méditerranée, KM3NeT étudie l’origine des neutrinos cosmiques et les propriétés des neutrinos atmosphériques. Le neutrino est une particule élémentaire très difficile à observer car elle interagit très peu avec la matière qui nous entoure. Grâce à ses « yeux » géants, KM3NeT a détecté du fond de son abysse un neutrino de très haute énergie, probablement produit lors d’un événement cataclysmique de l’Univers, comme une explosion d’étoile. Cette première détection ouvre un nouveau chapitre de la recherche sur ces messagers du cosmos. Elle fait l’objet d’un publication scientifique dans la revue Nature, qui en fait également la couverture de l’édition du 13 février 2025.

Communiqué de presse du CNRS : https://www.unicaen.fr/le-telescope-km3net-detecte-un-neutrino-dune-energie-encore-jamais-enregistree/

Publication scientifique : https://doi.org/10.1038/s41586-024-08543-1

KM3NeT (Kilometer Cube Neutrino Telescope) est une collaboration scientifique internationale dont l’objectif est l’astronomie des neutrinos à haute énergie et l’étude des propriétés des neutrinos atmosphériques. Les télescopes à neutrinos sous-marins du projet KM3NeT sont constitués de matrices de détecteurs optiques des très hautes performances immergés au fond de la Méditerranée. La collaboration compte 350 personnes de 68 laboratoires dans 22 pays, dont 7 laboratoires français.