Claire SARAUX

IPHC-Département DEPE
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F-67037 Strasbourg
Tél : +33 3 88 10 69 04
E-mail : claire.saraux@iphc.cnrs.fr

Ma recherche en écologie marine a pour vocation une meilleure compréhension des dynamiques de population, de leur lien avec l’environnement, les proies ou d’autres activités humaines, à des fins de conservation ou de gestion. Utilisant des méthodes d’écologie quantitative, je cherche à comprendre comment varient les populations en fonction de leur environnement, en tenant compte de leurs interactions avec d’autres espèces. 

Recherche

Mes travaux portent sur l’écologie marine en lien avec la gestion des habitats, des usages et des espèces. En particulier, je cherche à comprendre comment varient les populations en fonction de leur environnement, en tenant compte de leurs interactions avec d’autres espèces (relations proies-prédateurs, compétition, etc.). Pour cela, j’utilise notamment des méthodes d’écologie quantitative (dynamique de population, modélisation d’habitat, analyses de séries temporelles et géostatistiques, etc.). Afin de comprendre les mécanismes impliqués dans la réaction des populations, je me place souvent à l’échelle des individus, afin d’étudier les compromis énergétiques auxquels ils font face (acquisition d’énergie et compromis d’allocation entre les différents traits d’histoire de vie, écophysiologie). Je place également une attention toute particulière au rôle de l’hétérogénéité interindividuelle dans les réponses des individus à la variabilité de l’environnement. Ma recherche a donc pour vocation une meilleure compréhension des dynamiques de population, de leur lien avec l’environnement, les proies ou d’autres activités humaines, à des fins de conservation ou de gestion.

Ma recherche actuelle s’articule autour de trois projets principaux :

1. Comprendre les mécanismes régissant le contrôle bottom-up des populations d’oiseaux marins : accessibilité spatiale et temporelle des proies

Pour comprendre et prédire les effets du climat sur les écosystèmes marins et ses populations de prédateurs supérieurs, je développe une approche holistique intégrant la dynamique des proies (via la création innovante d’un indice indépendant de la pêche via un drone marin acoustique) au sein des relations environnement-prédateurs, information généralement absente. En particulier, je souhaite tester l’hypothèse selon laquelle l’accessibilité des proies et leur agrégation jouent un rôle primordial sur l’effet des poissons pélagiques sur les oiseaux marins. Ce projet se déroule dans l’un des écosystèmes marins au climat changeant le plus rapidement : le détroit de Bass en se focalisant sur le couple manchots pygmées / poissons fourrages. Pour cela, nous avons récemment développé une nouvelle méthode d’acquisition de données acoustiques marines en utilisant un drone marin à voile autonome et équipé d’un échosondeur, permettant l’obtention de données à haute-fréquence sur la distribution spatiale des proies tout au long de la saison de reproduction des oiseaux (Première campagne en 2023). Ce suivi s’effectue en parallèle du suivi long-terme des manchots pygmées effectué depuis 2000 par RFID permettant d’estimer la durée des voyages alimentaires, la masse gagnée en mer, etc.

Financements : ANR APEX, IRP ACCES

Etudiants : Lilia Guillet (PhD), Jiao Liu (M2)

Collaborateurs : Andre Chiaradia (Phillip Island Nature Parks, Australie), Jonas Hentati-Sundberg (Swedish University of Agrcultural Sciences, Suède)

2. Des individus à la population

Pour transférer les résultats de l’échelle individuelle à populationnelle, je m’intéresse à l’hétérogénéité des réponses des individus face aux proies et à l’environnement, ainsi que les causes de cette hétérogénéité (e.g. développement précoce) et ses conséquences en termes de fitness. Nos travaux récents montrent qu’un faible nombre de manchots pygmées, se distinguant principalement par leur phénologie précoce et leur forte efficacité de fourragement, contribuent fortement à la population. Afin de mieux comprendre d’où peuvent provenir ces différences, nous nous intéressons actuellement au développement précoce des manchots au travers de l’analyse rétrospective des courbes de croissance collectées sur ~2000 poussins au cours des 20 dernières années. Nos recherches visent à comprendre les causes de l’hétérogénéité de croissance des poussins (investissement parental, environnement en mer et à terre dans le nid, personnalité, etc.) et les conséquences de la croissance sur le rythme de vie, les traits d’histoire de vie et la fitness des individus.

Financements : ANR APEX, IRP ACCES

Etudiants : Justine Wintz (PhD), Nicolas Joly (PhD soutenu en 2023)Collaborateurs : Andre Chiaradia (Phillip Island Nature Parks, Australie), Stéphanie Jenouvrier (Woods Hole Oceanography Institute, USA), Vincent A Viblanc (IPHC, France)

3. Relations prédateurs-proies dans des écosystèmes marins sous pression : dynamique de populations, évolution des traits d’histoire de vie et plasticité des oiseaux marins face à une ressource fortement variable

Ce projet propose d’étudier les relations proies-prédateurs entre poissons fourrages et oiseaux marins tout en intégrant les pressions environnementales et anthropiques fortes (climat, océanographie, pêche) afin de mieux comprendre les dynamiques des communautés marines. Le projet bénéficiera de l’existence et la mise à disposition de bases de données globales (+ de 16 espèces d’oiseaux marins et 10 de poissons fourrages) en provenance de 10 écosystèmes contrastés répartis tout autour du globe grâce à des collaborations internationales nombreuses.

Interdisciplinaire (écologie, écophysiologie, écologie comportementale), il mêlera approches théoriques, empiriques et de modélisation, afin d’identifier les mécanismes régissant les interactions proies-prédateurs (contrôle bottom-up), les dynamiques de population de poissons et d’oiseaux, ainsi que la plasticité et capacité d’adaptation des oiseaux marins face à une ressource très fluctuante. Pour cela, nous utilisons des méta-analyses. Ce projet permettra à la fois de répondre à des questions fondamentales d’écologie évolutive, ainsi qu’appliquées en matière de gestion des ressources naturelles et de conservation de la biodiversité.

Financements/Etudiants : A la recherche d’étudiants/post-docs pour développer cette partie ! N’hésitez pas à me contacter !Collaborateurs : groupe 1/3 for the birds

Enseignement

  • Gestion des pêches : 4h (master)
  • Statistiques spatiales : 4h (master)

Responsabilités

  • Responsable de l’équipe OBS&DECID
  • Membre de la Structure du Bien-Etre Animal (SBEA) du DEPE (IPHC)
  • Membre du Penguin Specialist Group de l’IUCN
  • Membre de la Commission de Formation Doctorale (CFD) du corps des Ingéneieurs des Ponts, Eaux et Forêts (IPEF)
  • Membre du comité de suivi de bien-être des doctorants du DEPE

Participation à d’autres projets

  • Participation au suivi à long-terme des spermophiles du Columbia mené par Vincent Viblanc. En particulier, je m’intéresse à l’effet du micro-climat, de la végétation, etc. sur les traits d’histoire de vie des spermophiles.

Publications récentes

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