Contraction musculaire, transduction d’un signal, régulation de l’expression des gènes, reconnaissance des anticorps… la majorité des processus biologiques du vivant reposent sur des interactions spécifiques entre protéines. Pour capturer ces interactions qui peuvent être transitoires, les réactions de pontage chimique (cross-linking) sont largement utilisées pour stabiliser des interactions protéine-protéine avant leur caractérisation par cryomicroscopie électronique ou par spectrométrie de masse. L’optimisation des conditions de pontage est un prérequis au succès de cette analyse. L’optimisation se fait classiquement par gel d’électrophorèse, méthode peu couteuse mais qui n’offre pas suffisamment de précision sur l’identification des produits issus de la réaction de pontage.
L’équipe LSMBO de L’IPHC, site de l’Infrastructure Nationale de Protéomique (ProFI), a étendu les possibilités d’une technique interférométrique émergente, la photométrie de masse, pour identifier et quantifier plus précisément les produits de la réaction de pontage (sous-complexes, agrégats). Cette approche appelée « denaturing mass photometry » est simple, plus rapide, plus précise sur l’identification des masses espèces et permet de quantifier de façon relative les différentes espèces présentes dans une solution en fonction de leur masse.
L’équipe de l’IPHC propose donc une méthode alternative plus rapide et plus précise que l’état de l’art (gels d’électrophorèse), qui permet de suivre rapidement l’évolution d’une réaction de pontage entre deux protéines (20 conditions criblées en moins de 1 heure) tout en mesurant les quantités relatives des espèces formées sur une large gamme de masses (de 30 kDa à 6 MDa). Cette méthode permettra une meilleure maitrise des réactions de pontage chimique en amont des analyses biophysiques par cryoEM ou MS par exemple. Un pas important pour la biologie structurale paru dans la revue Nature Communications.
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